« La prémisse de l’Auspex »

 

L’ornithomancie reste définie comme une pratique divinatoire obscure basée sur l’observation du vol des oiseaux oraculaires, un rite pratiqué par tous les grands devins de la mythologie. Dans la Rome ancienne, cette divination était exercée dans un espace délimité et sacré, un espace virtuel découpant le ciel visible en secteurs attribués aux divinités et dans lesquels les observations étaient faites.

 

L’Auspex est un devin aux origines incertaines, un synonyme supposé de l’Augure ou de l’Auspice, considéré comme « celui qui d’ici voit loin, au-delà de ce bas-monde ». Une formule le décrivait ainsi : «Il convient d’être attentif à certains signes comme l’était l’Auspex pointant son bâton vers le ciel, y traçant un carré, et attendant que les oiseaux viennent voler à l’intérieur de ce périmètre virtuel pour interpréter leur trajectoire, prédire l’avenir et comprendre les mystères du monde ».

 

Dessiner un carré est un rituel ancestral qui permet de circonscrire un « territoire qui ne peut l’être ». Le rite lointain de l’ornithomancie pourrait apparaître comme un bornage du ciel, une arithmétique faite d’abscisses et d’ordonnées, la genèse peut-être de la perspective de la Renaissance et des recherches actuelles posées par la science sur la configuration de l’univers. Les grands carrés de lumière bleue constituent ainsi la prémisse, la première « démonstration de géométrie » de ma démarche.