Au-delà de l'intérêt scientifique et novateur pour l’époque du procédé permettant de réaliser des tours d'horizon, j'ai d'abord été marqué par le processus mécanique permettant de passer de l'outil au dessin. Il existe un rapport étroit entre cette vision augmentée et toutes les expériences des artistes géomètres. Après avoir réalisé quelques études sur papier, j'ai étendu mes recherches à la réalisation d'une unique orographie sur miroir d'après un relevé original de franz Schrader réalisé au sommet du pic d'Algas en 1873. Je me suis inspiré de la justesse du tracé de l’instrument mais aussi de l’étrange esthétique du rendu, une « esthétique de l’exactitude ». L'objet de la science est en soi un fantasme cosmogonique. Ma réalisation s'inscrit dans mon processus de travail visant à extraire et réinterpréter la géométrie tacite de la nature. Ainsi, ce travail évoque tout autant la prolifération fractale, l'irisation de l’œil, la rondeur et la matérialité apparente d'une cellule ou d'une planète.